"J'ai déjà un candidat arabe": Carlotti mise en examen pour injure raciale
L'ancienne ministre socialiste a été mise en examen pour injure publique, à la suite d'une plainte d'un candidat aux primaires socialistes à Marseille.
Marie-Arlette Carlotti est visée par une plainte d'un candidat éphémère auxprimaires socialistes, Hacen Boukhelifa. L'ancienne ministre déléguée aux personnes handicapées, qui appartenait au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, a été mise en examen le 11 décembre dernier pour injure publique.
Selon Hacen Boukhelifa, avocat et militant socialiste, qui n'avait pu réunir suffisamment de parrainages pour se présenter à ces primaires de l'automne 2013 avant les municipales de 2014, Marie-Arlette Carlotti l'aurait diffamé lors de l'inauguration de son local de campagne, le 25 janvier 2014. Il a porté plainte en mars dernier pour "injure publique à caractère racial".
"Hacen Boukhelifa ne sera jamais sur ma liste. De toute façon, j'ai déjà un candidat arabe de la diversité sur ma liste. Il n'a qu'à aller voir Samia Ghali(alors candidate PS dans le 8e secteur de Marseille, ndlr) pour qu'elle le prenne dans les quartiers nord", aurait déclaré Marie-Arlette Carlotti, selon Hacen Boukhelifa.
L'ex-ministre "conteste avoir tenu ces propos", indique son avocat, Jorge Mendes Constante, qui précise également qu'en matière de diffamation et d'injure publique, la mise en examen est automatique: "c'est un acte de procédure", ajoute l'avocat.
Selon Me Constante, Hacen Boukhelifa "utilise le droit pour se payer un élu, il connaît la procédure, il sait que la mise en examen est inévitable. C'est une histoire politique qui n'ira jamais devant un tribunal pénal. Il sera un jour poursuivi pour dénonciation calomnieuse", déplore l'avocat, qui se dit "très en colère et scandalisé".
Faute d'avoir pu se présenter aux primaires socialistes à Marseille, Hacen Boukhelifa avait fini par soutenir Marie-Arlette Carlotti, alors favorite dans les sondages. C'est finalement Patrick Mennucci qui avait été désigné candidat du PS pour les municipales à Marseille.
Cette affaire est une nouvelle épine dans le pied de Marie-Arlette Carlotti, qui s'était présentée en tant que tête de liste aux élections municipales dans le 3e secteur de Marseille. Le 1er décembre, ses comptes de campagne ont été rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
BFMTV / 17 décembre 2014