MATINALE DE L'UDAF - LA PRÉVENTION ET LA LUTTE CONTRE LA RADICALISATION : LE COMPTE-RENDU
En ce jeudi 17 mars, l’UDAF du Gard recevait l’association P.A.R.I dans le cadre des Matinales. Près de 90 personnes ont assisté à leur intervention concernant la prévention et la lutte contre la radicalisation des individus.
Créée en janvier 2016, la jeune association gardoise P.A.R.I s’est donné pour mission de lutter contre la radicalisation et l’endoctrinement des individus. Un combat difficile et plus que jamais d’actualité alors que les services de l’Etat évoquent une centaine d’individus signalés dans le département du Gard. Mourad Abadli, Président et Nabil Kadri, Secrétaire général de l’association, accompagnaient Maître Hacen BOUKHELIFA qui prenait en charge la présentation.
Des pratiques sectaires
Pendant une heure, l’avocat de l’association a évoqué la prévention de la radicalisation dans sa dimension juridique, humaine et familiale. Ce phénomène grave et complexe est considéré comme parent des dérives sectaires et de l’endoctrinement définis par la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Les organisations terroristes utilisent la rhétorique et les techniques de manipulation mentale pour isoler l’individu de ses différents cercles (familial, professionnel, scolaire) et les attirer dans une dimension de violence et d’extrémisme.
Ces changements de trajectoires se font de manière extrêmement rapide et peuvent toucher des mineurs et des jeunes adultes de tous milieux, de toutes confessions. Si le milieu carcéral est un terreau propice à la radicalisation, la maîtrise des nouvelles technologies et des réseaux sociaux est un moyen pour les organisations terroristes d’élargir leur audience et leurs cibles potentielles. Pour illustration, Me Hacen BOUKHELIFA a notamment mentionné les travaux de Dounia Bouzar et du CPDSI (voir le site ici).
Une association à l'écoute
Aujourd’hui, le but de l’association P.A.R.I est bien d’agir dans la phase de prévention du processus. Grâce à une équipe pluridisciplinaire (avocat, psychologues, travailleurs sociaux, imam), P.A.R.I veut instaurer une relation de confiance avec les familles touchées et donner des réponses adaptées à l’individu qui montre des signes de radicalisation. En phase de développement, l’association disposera bientôt de locaux et d’un numéro vert, permettant de libérer la parole de familles en souffrance et d’individus en voie de rupture, en perte de repères. Me Hacen BOUKHELIFA a également mentionné une réponse juridique, prenant la forme d’une plainte pour abus de faiblesse.
Enfin, la présentation fut suivie d’une phase conséquente d’échanges avec le public, composé de familles, de travailleurs sociaux et de représentants des collectivités locales. Les membres de l’association P.A.R.I ont pu réagir aux témoignages personnels, aux nombreuses interrogations soulevées par les participants. D’un débat riche et vivant s’est révélé un réel besoin d’information du public.
Nous devons tous nous unir contre le terrorisme et le phénomène dramatique de la radicalisation des individus, ainsi, l’UDAF du Gard, en tant que représentante de toutes les familles du département, s’associe à l’association P.A.R.I dans son combat noble et essentiel. Toutes les initiatives pour lutter contre ce fléau sont aujourd’hui bienvenues, et nous espérons que les actions mises en place par P.A.R.I seront soutenues à la hauteur de leur importance.